Qu’est ce que la santé ?

La question semblait définitivement tranchée par l’OMS en 1946 dans sa déclaration inaugurale (1) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». 

En fait, au vu des progrès des sciences, ne peut-on pas aller plus loin ? 

A quarante ans, on peut être en bonne santé au regard de l’OMS, mais que dire de l’évolution de nos capacités cérébrales, physiques, biologiques ? Imaginez si la question se pose à 50 ans, 60 ans ou plus. Il est évident qu’à 50 ans, nous ne sommes pas comme à 40 ans. A 60 ans, nous sommes loin fonctionnellement des 50 ans et encore plus, des 40 ans.

Nos capacités physiologiques diminuent globalement dès 18-20 ans. Elles s’altèrent mais fonctionnent toujours. Cette notion est importante. Le fait de « fonctionner » ne veut pas dire « bien fonctionner » ou encore « fonctionner comme à 20 ans ». Cette altération progressive et insidieuse conduit aux maladies. Il s’agit là de faits parfaitement établis et très largement publiés dans la littérature médicale et scientifique.

La santé n’est-elle alors qu’une simple appartenance aux normes du vieillissement ?

Nous sommes en permanence victimes d’une confusion sémantique majeure. Nous pensons aller bien à un âge donné parce que nous sommes dans les normes fonctionnelles de cet âge. En d’autres termes, nous pensons aller bien, par exemple à 50 ou 60 ans, parce que nous sommes dans les normes fonctionnelles pour ces âges.
Le dicton populaire « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console » illustre bien la situation faussement rassurante de l’illusion de la normalité.

Quand on a 50 ans, ou 55 ans, ou plus, ou moins, et que l’on regarde derrière soi, on constate que l’on a perdu une certaine silhouette, une certaine force, une certaine résistance physique, une certaine agilité mentale… sur les dernières années. Et effectivement, le constat est « désolant », quant on reste dans l’idée que l’on ne peut rien faire. D’autre part, quelle « consolation » lorsque l’on regarde les autres personnes du même âge ! 
Être dans la « norme » en terme de santé est faussement rassurant. Cela veut simplement dire que l’on se dégrade comme les autres : belle perspective ! 

Cette notion est-elle compatible avec la notion de santé? On voit bien que le paragdime doit changer.
Être en bonne santé ne doit pas simplement vouloir dire être dans un « état de complet bien-être physique, mental et social, ne pas être malade ou infirme », mais également être en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels. Il faut donc faire évoluer les normes du vieillissement en étant plus ambitieux que simplement vieillir comme tout le monde, vieillir dans la norme. Cette fameuse norme qui nous conduits tous au cimetière.
Les moyens techniques d’évaluations (cartographie physiologique®) et les prises en charge existent et se développent dans le monde. Pourquoi ne pas en bénéficier ?

 

(1) Préambule à la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé, telle qu’adoptée par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin1946 signée le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 Etats. Cette définition n’a pas été modifiée depuis 1946.